• 02. Gérer...

    Beijing songs for Olympic games {Jackie Chan} - We are ready !


    Gérer



    Gabriel se réveilla encore une fois tout pâteux. Décidemment, j'ai beaucoup dormi cette semaine. J'ai peut-être dormi pour les trois jours à venir ! rigola-t-il dans son fort intérieur. Un sourire s'affichant sur sa face.

    - « Je suis heureux de savoir que tu vas mieux. » entendit-il un peu plus loin.

    Son frère était là. Debout, à côté du lit, le regardant tout en réajustant ses vêtements.


    - « Si tu souris, c'est que d'un côté ça va mieux. Je me trompe ? » demanda-t-il doucement avec un sourire.

    - « Oui, ça va mieux... » lui répondis-je, peu sûr de moi. « Je... » Je dois m'excuser. « Je suis... désolé. » finis-je malgré moi d'un ton minable, pitoyable.

    Voilà, c'est ça le mot : pitoyable. C'est ce que je dois représenter à ses yeux. Je me rends compte de mon comportement stupide... Stupide, stupide, stupide.

    - « Ne t'excuse pas Ryuchi. »

    Gabriel releva la tête brusquement.

    C'est la première fois qu'il m'appelle par mon prénom d'origine... Je...

    - « Je suis ton grand frère et je n'ai pas su t'aider. »

    - « Tu te trompes !! » lui criai-je bien malgré moi. Je dois lui dire. « Tu m'as beaucoup aidé !! »

    - « Ryuchi. » dit-il simplement. « Tu ne penses pas un seul de tes mots. Arrête. »

    C'est vrai. Il a raison. Kris... Mon frère... Je lui en ai beaucoup voulu pour m'avoir laissé tomber. Pour m'avoir abandonné. Il m'avait laissé pour compte lorsqu'il est parti étudier à Paris. Revenant simplement le week-end - et encore, les vacances surtout - nous racontant ô combien ses camarades et lui s'étaient beurré à la suite des résultats de partiels, ô combien il s'était éclaté en boîte et... ô combien il réussissait...

    Je ne devrais pas. Je ne devais pas...
    Être jaloux de tout ça. Mais c'est là : encrer au fond de moi, au plus profond... dans la racine même de ma nature.

    Je lui en veux.

    Il m'a laissé pour compte. Nous qui étions proches lorsque j'étais au collège. Lui qui n'hésitait pas à me défendre... à se battre avec d'autres s'il s'en prenait à son frère. Moi qui avait plus que jamais besoin de lui, de sa présence, ses paroles...

    - « Ryuchi. Ne t'enfonce pas dans le silence... » me dit-il simplement, après quelques minutes passées. « Je te l'ai dit tout à l'heure : Je suis là. J'ai toujours été là. » dit-il d'un ton ferme.

    Ohhh non Kris. Tu n'as pas toujours été là. Gabriel eu une grimace à cette pensée et à ces mots.

    Tu te trompes... Tu te trompes... Gabriel commença à avoir des relents de larmes.

    - « Tu te trompes Kris... » murmura Gabriel, pour lui-même - mais que Kris entendit tout de même.

    Kris soupira. Soupira de résignation, soupira de peine, soupira de soulagement.
    Résignation parce que son jeune frère était rancunier et qu'il ne le croyait pas.
    Peine parce qu'il souffrait du fait que Gabriel pense cela de lui : que tout ceci était mensonge.
    Soulagement parce qu'enfin... Gabriel ne s'était pas renfermé sur lui-même et qu'il lui avait parlé.

    Kris se retourna, faisant ainsi dos à son frère.


    - « Viens. Habille-toi correctement. Je te conduis à l'hôpital. »

    Et sans un regard, il sortit de la chambre. Gabriel entendit distinctement les pas de son frère se faire de moins en moins entendre : il descendait à la cuisine, la traversait, passait par le vestibule d'entrée et enfin, sortait.

    Gabriel se permit d'éclater en sanglot.
    Pourquoi faut-il que je t'en veuille ?! Tout aurait été plus simple si je ne t'en voulais pas. Tout aurait été plus simple, oui... bien plus simple.

    Mais me comprendrais-tu ? Me comprendrais-tu dans ma douleur ? Dans ce que je ressens maintenant.

    Je dois gérer tout ça. Mes sentiments, ce qui m'arrive. Ryuchi le naïf est censé être mort. Alors où est le nouveau ?
    Je dois gérer tout ça... Me reprendre. Le meilleur moyen de ne plus souffrir est d'être inaccessible, mentalement comme physiquement.

    Pour le moment, n'y pensons plus. Je dois m'habiller et rejoindre Kris dans la voiture.

    Gabriel essuya du mieux qu'il put ses larmes. Il espérait que cela ne se verrait pas trop - qu'il avait pleuré. Mais il ne voulait pas aller dans la salle de bain pour voir quel serait l'image que le miroir lui renverrait - lui certes, mais de quelle manière ?


     Quelques minutes plus tard, Gabriel était dehors, serrant contre lui son poing blessé.
    Il s'assit sans un regard pour Kris sur la place passager de l'Audi S6 que ses parents avaient laissé au fils aîné.

    La voiture était déjà chaude et pourtant, elle ne démarra pas tout de suite.
    Kris observait attentivement son jeune frère. Il avait bien remarqué que celui-ci évitait son regard et qu'il avait pleuré, assurément. Et il savait aussi que jamais il lui avouerait ce qu'il pensait au fond de lui.

    Dans un geste machinal et ô combien effacé, Kris leva la main vers la joue de son frère et essaya encore une fois de balayer l'humidité encore présente que les larmes avaient laissé traîner.


    - « Je ne te le répèterai jamais assez. » Kris sentit Gabriel se tendre sous sa main. « Je t'aime, mon frère. »

    Kris se pencha vers celui-ci. Bien décidé à se faire pardonner.

    Il l'embrassa.

    Il l'embrassa à cet endroit si particulier qui fit frissonner encore une fois Gabriel : il l'embrassa à la commissure de l'oeil, à la limite entre la paupière et la tempe. Cet endroit qui signifait tant pour les deux frères. L'endroit où Kris l'embrassait lorsqu'ils étaient jeunes.

     


     - « Non Kris. » Gabriel s'essuya la joue vigoureusement.
    « Les autres trouvent ringards les bisous sur la joue. »
    -
    - « Non Kris. » Gabriel recula un peu. Sa voix fluette montrant tout de même son amusement.
    « Cette endroit, c'est pour maman. »
    -
    - « Non Kris. » Kris, un peu plus grand que Gabriel, lui attrapa le poignet.
    « Le front, c'est pour maman ; et là, c'est pour papa. »
    -
    - « Hihihi. » Gabriel rigola doucement. Sa voix fluette résonnant dans la maison malgré le fait qu'ils se trouvaient tous les deux dans la chambre de celui-ci, à l'étage. -
    « Cet endroit est bien je trouve. » Gabriel le regardant longtemps, admiratif. Puis, il hocha la tête - vigoureusement, un grand sourire illuminant sa face d'enfant. -


     Et Kris démarra définitivement la voiture. Ils étaient partis maintenant, direction l'hôpital.

    Gabriel sourit encore une fois. Imperceptiblement. Que Kris était parfait...


       Humeur du moment : Assez triste à cause d'une assez dure révélation.
    Lis : Fanfic HPSS
    Votre voix [Harry Potter x Severus Snape]
    Ecoute : One Piece (OST) [Eyes of ZORO]
    Regarde : Le fabuleux destin d'Amélie Poulain.


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  • Commentaires

    1
    Akina-bou
    Lundi 25 Janvier 2010 à 01:50
    Encore une bon chapitre. =)
    2
    Menelor Profil de Menelor
    Lundi 25 Janvier 2010 à 10:03
    Merci ! Franchement, je me demandais vraiment si cette fic allait être lue XD
    C'est vrai que j'en ai pas souvent fait la pub !
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